1. Le profil des adhérents de COSMEBIO : Un parfait reflet de l’évolution du marché de la cosmétique biologique
Le marché de la cosmétique naturelle et biologique en chiffres
Le marché mondial de la cosmétique naturelle et biologique représente environ 4,75 milliards d’euros en 2007. Il devrait dépasser 6,7 milliards d’euros (soit 10% du marché mondial de la cosmétique) en 2010. Les deux moteurs de sa croissance sont les Etats-Unis (65%) et l’Europe (28%).
Le marché français de la cosmétique biologique représente 3% du marché de la cosmétique en France (210 millions d’euros en 2007). Il enregistre la plus forte progression, entre 30 et 40% par an.
Le profil des adhérents de COSMEBIO
COSMEBIO a vu le nombre de ses membres augmenter de façon significative en 2008 avec l’arrivée de 100 nouvelles sociétés françaises et étrangères. L’association compte aujourd’hui plus de 270 membres dont 10% environ viennent de différents pays européens, des Etats Unis, du Japon, de l’Egypte, du Maroc ou de l’Australie. COSMEBIO est aujourd’hui la principale association professionnelle de cosmétique biologique au niveau européen. Depuis sa création en 2002, le nombre d’adhérents n’a cessé de croître. L’année 2008 marque toutefois un tournant dans cette évolution avec d’une part l’accélération des demandes d’adhésion.
Evolution du nombre d’adhérents COSMEBIO
Le second fait marquant de cette évolution est l’élargissement du profil des adhérents. En 2007, 99% des sociétés membres de l’association avaient un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros (soit 148 sociétés). En 2008, le nombre de ces PME a fortement augmenté (232 sociétés soit 56% d’augmentation) mais elles ne représentaient plus que 93% des membres. L’association a ainsi vu s’ajouter aux marques pionnières du bio (Sanoflore, Florame, Cattier, Sicobel, Coslys, Melvita, Phyt’s) des grandes sociétés de la cosmétique conventionnelle se lançant dans la cosmétique biologique (L’oréal, Yves Rocher, Nuxe…). Les réseaux de distribution du sélectif et de la GMS ont également rejoint l’association pour accompagner le lancement de leur marque bio en nom propre (Auchan, Casino, Monoprix, Marionnaud, Sephora). Il n’en reste pas moins que les sociétés dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions d’euros restent très nombreuses à adhérer et largement majoritaires (87% des adhérents). Cette évolution est une parfaite illustration de la tendance du marché de la cosmétique biologique qui, poussé par la demande croissante des consommateurs, voit les marques se multiplier, petites et grandes et les réseaux conventionnels de distribution ouvrir leur portes. Cela confirme donc l’existence d’un marché de la cosmétique biologique à part entière et en plein essor, qui de ce fait doit intégrer les règles classiques du marché.
Srce : Vivexpo
Pour en savoir plus, retrouvez la suite de l’article ci-dessous : « Cosmétique bio : on se met au vert ».
2. Un autre regard :
En nous offrant de plus en plus de petits pots écolos, l’industrie cosmétique contribue-t-elle à sauver notre peau et la planète ? S’agit-il simplement d’une stratégie marketing bien ficelée ?
… »Peut-on se passer des parabènes ?
Les parabènes (préfixes methyl, propyl, butyl, ethyl), ces agents de conservation utilisés dans 80 % des produits cosmétiques, sont boudés par une partie de l’industrie depuis environ cinq ans. C’est que, en 2004, la scientifique britannique Philippa Darbre a publié les résultats d’une étude faisant un rapprochement entre la présence de parabènes dans les déodorants et le cancer du sein. Or, le lien de cause à effet n’a jamais été prouvé et ce, même si ces molécules figurent parmi les plus étudiées à ce jour.
Les fabricants de produits verts proposent des solutions de rechange aux conservateurs de synthèse, les troquant notamment contre des huiles essentielles. Si ces dernières ne sont pas soupçonnées d’être cancérigènes, elles peuvent cependant être mal tolérées par les peaux sensibles ou réactives. Enfin, il faut savoir que la durée de vie, après ouverture du contenant, des produits renfermant des agents de conservation naturels est généralement de 6 mois plutôt que 12 comme pour ceux ayant des conservateurs de synthèse.
L’avenir de l’industrie cosmétique classique sera-t-il influencé par l’essor des produits de beauté bios ?
Certainement. L’organisme Organic Monitor, qui suit l’évolution du marché planétaire des produits biologiques, prévoit que les ventes mondiales de cosmétiques bios, qui étaient de 7 milliards en 2007, atteindront les 10 milliards en 2010 – dont 8 pour le seul marché américain.
Selon la dermatologue Michèle Ohayon, la démocratisation des produits de beauté verts exerce une influence positive sur l’industrie en général : « Elle force les multinationales à se rendre compte que les consommateurs d’aujourd’hui veulent avoir accès à des produits les plus naturels possible. »
Ce mouvement est déjà en place. Par exemple, en juin 2007, le groupe de luxe PPR lance en grande pompe la ligne de cosmétiques CARE de Stella McCartney (devenue propriété du Groupe L’Oréal en juillet 2008). En tournée médiatique, la designer demande aux femmes à quoi ça sert de faire attention à son alimentation si on ne se soucie pas aussi de ce qui nourrit sa peau… Bonne question !
En proposant des produits haut de gamme verts ET glamour, elle se démarque définitivement de l’univers granola. Sa gamme toute simple au packaging épuré ne renferme aucun ingrédient issu de la pétrochimie, aucun conservateur chimique… mais se vend à prix d’or : 40 $ pour le nettoyant, 97 $ pour la crème de nuit.
Depuis lors, les labels verts se multiplient. Origins propose sa ligne Origins Organics, Nuxe fait des vagues avec Bio-Beauté, Clarins acquiert le label Kibio pendant que L’Oréal met la main sur Sanoflore. Récemment, c’était le tour d’Yves Rocher d’ajouter une gamme bio dans ses rayons. Sans oublier l’effort de Jean Coutu qui a lancé, fin 2008, ses soins Personnelle certifiés biologiques (portant le sceau Ecocert).
Quelle est la position des géants de l’industrie cosmétique face à la tendance verte ?
L’Oréal, numéro un mondial de la beauté, possède 24 marques de cosmétiques (Lancôme, Biotherm, Vichy, La Roche-Posay, Garnier, Maybelline…) et n’entend pas regarder passer le train de la beauté écolo. « Nous estimons que chacun de nos produits doit être écoresponsable, dit Sandrine Michard, vice-présidente communications corporatives chez L’Oréal Canada. On évalue chaque ingrédient d’un point de vue environnemental. On s’assure qu’il ne nuit à pas la biodiversité, aux communautés locales ou aux droits humains. » Pas question cependant que tous les labels de la multinationale se mettent aux réclames écologiques : toutes les utilisatrices ne recherchent pas ce type de produits. « Les produits verts attirent une clientèle très distincte et certaines de nos marques savent très bien répondre à leurs besoins, par exemple The Body Shop, Kiehl’s ou Sanoflore. »
Chez Procter & Gamble (CoverGirl, Clairol, Herbal Essences, Ivory, Olay), on estime que moins de 10 % des femmes se tournent aujourd’hui vers les produits de beauté verts. « La majorité s’y intéresse, mais pas au point de faire des concessions quant à l’efficacité ou au prix, explique Melissa Karis, directrice des communications externes chez Procter & Gamble. Et nous croyons que, compte tenu de la situation économique actuelle, les Canadiennes […] ne seront peut-être pas prêtes à payer davantage pour des produits plus écologiques. » … »
Srce : la Châtelaine.com