rosen © Michael Homann
Lorsque vous achetez des fleurs coupées en provenance d’Afrique du Sud en ayant parcouru la moitié de l’hémisphère.
« On estime que 85% des fleurs importées arrivent en avion, les autres en camion. C’est plutôt préoccupant quand on sait que quelque 10 % des changements climatiques seraient attribuables aux transports en avion ».
ZOOM
« Culture toxique… et non éthique
Lors de la culture des fleurs, l’environnement est pollué par les engrais synthétiques et surtout les pesticides utilisés qui, en plus, nuisent gravement à la santé des travailleurs. Pour plusieurs raisons, la situation dans les pays du Sud est dramatique :
- Les pesticides qui y sont utilisés sont bien souvent plus puissants et plus toxiques que ceux utilisés chez nous. Beaucoup d’entre eux sont des substances cancérigènes ou mutagènes avérées. Plusieurs pesticides interdits ici (par exemple le Parathion, le bromure de méthyle…) y sont couramment utilisés. A cela s’ajoute l’utilisation illégale de certains pesticides interdits dans les pays en question.
- La culture à ciel ouvert (plutôt qu’en serre non chauffée) favorise la propagation des maladies (ce qui incite à traiter plus) ainsi que la dispersion de la pollution.
- Les travailleurs n’utilisent pas toujours des protections adéquates : ils ne sont pas informés, sont souvent analphabètes, l’entreprise ne prend aucune mesure de sécurité…
Les travailleurs sont contraints d’accepter des conditions de travail déplorables :
- L’exposition aux pesticides : ces produits sont pulvérisés 2 fois par semaine. Une demi-heure après le traitement, tout le monde est prié de reprendre le travail… et il n’y a pas toujours de quoi se protéger. Beaucoup de travailleurs souffrent de façon chronique de maux de tête, problèmes de peau, vision brouillée, pertes d’équilibre, insomnies, nausées, troubles de mémoire, dépression… ou sont confrontés à plus long terme au cancer ou à des maladies respiratoires, cardiovasculaires ou nerveuses.
- Les salaires sont si bas que la plupart des travailleurs vivent dans une pauvreté absolue. Ils n’ont aucune protection sociale, n’ont pas la possibilité de se syndiquer, travaillent de longues journées, sont employés en général sans contrat…
- La plupart des personnes qui travaillent dans ce secteur sont de jeunes femmes. Elles risquent de subir des intimidations sexuelles ou un test de grossesse obligatoire. Chez celles qui attendent un enfant, les fausses couches et malformations congénitales sont fréquentes. »
… »Roses d’Equateur issues ducommerce équitable
Constat
Depuis une quinzaine d’années, les roses d’Afrique et d’Amérique du sud prennent une part de plus en plus importante sur les étals des fleuristes.
L’hiver en Europe, les productions locales de fleurs sont loin d’être suffisantes pour couvrir les besoins du marché. De grosses exploitations floricoles des pays du Sud produisent une bonne part des roses vendues en Europe occidentale, en Russie et en Amérique du Nord.
Si dans ces « fermes », les conditions de production sont idéales pour les fleurs, elles sont loin de l’être pour les travailleurs et pour l’environnement.
Comme c’est trop souvent le cas dans ces pays, ces travailleurs, hommes, femmes et… enfants connaissent des conditions de travail très mauvaises, voire franchement dangereuses pour leur santé.
La production de fleurs provoque également des dommages importants pour l’environnement : mauvaise gestion de l’eau, utilisation de produits hautement nocifs rejetés dans les lacs ou les rivières proches des exploitations.
Outre les conséquences écologiquement néfastes de telles pratiques, elles dégradent encore plus les conditions de vie des employés vivant à proximité.
Le cas des roses équitables
Contrairement à d’autres produits comme le cacao ou encore le café, qui sont cultivés par des petits producteurs, les roses sont produites dans de grandes exploitations.
Car pour obtenir une rose de qualité, de grosses infrastructures (serres, moyens d’irrigation…) impliquant de lourds investissements sont nécessaires.
Dans ce cas, le commerce équitable ne s’intéresse pas aux propriétaires des fermes floricoles mais au sort de leurs employés. Il s’assure du respect des droits fondamentaux des travailleurs en garantissant des conditions de travail et une rémunération décente.
Les fermes certifiées
Les fermes certifiées Max Havelaar acceptent d’adopter des standards comportant des aspects sociaux, économiques et environnementaux.
Il est à noter que les fermes certifiées possèdent la plupart du temps plusieurs labels sociaux ou environnementaux allemands comme FLP ou canadiens comme Sierra Eco par exemple.
Cela implique que ces fermes sont d’autant plus souvent et strictement contrôlées, car chaque label possède sont propre système de contrôle.
Cela montre aussi et surtout la bonne volonté des dirigeants de ces fermes et leur réel désir d’améliorer les conditions de travail de leurs employés et de respecter leur environnement »….
Alors des roses oui mais pas à n’importe quel prix, et si votre homme n’est pas inspiré par les fleurs de Max Havelaar, il lui reste toujours la possibilité de vous concocter un fondant au chocolat bio et équitable, bien sûr !!!
Bonne Saint Valentin à toutes et tous !